L’upcycling s’impose de plus en plus dans l’industrie de la mode. Dans cet article, nous parlerons de l’impact de la mode sur l’environnement. Nous verrons aussi qu’est-ce que l’upcycling? Quels sont ses avantages ? Et comment je l’envisage à travers mon processus créatif.
L'up- cycling
Le terme désigne l’action de récupérer des tissus ou des vêtements déjà existants, dont on ne se sert plus. L’idée est de les valoriser, en fabriquant des vêtements de meilleur qualité que leur état d’origine.
La mise en pratique est un peut fastidieuse… Il faut tout d’abord dénicher le bon tissu, vérifier son état, puis le nettoyer. Ensuite, vient tout le processus de création et de conception de la nouvelle pièce à partir de l’ancienne.
Ce procédé est l’une des réponses potentielles à la crise existentielle du luxe qui, à force de multiplier ses enseignes et de proposer les mêmes produits aux quatre coins du monde, a fini par perdre l’originalité qui caractérise la mode.
Un bilan alarmant
L’industrie de la mode est la deuxième plus polluante au monde. La fast fashion induit une fabrication de plus en plus massive, ces trois dernières années la production de vêtements a augmenté de 20 % . Une femme achète en moyenne 30 kg de textile par an, moins d’un quart sont recyclés. En effet, on comptabilise 160 000 tonnes de vêtements recyclés pour environ 700 000 tonnes d’achats. L’équivalent de 442 millions d’euros de vêtements sont jetés chaque année. On a encore des progrès à faire en terme de recyclage.
Toute cette façon de consommer et de gaspiller génère une pollution de l’eau, de l’air avec les gazs à effet de serre et met en péril la santé des gens qui produisent dans des conditions de plus en plus précaires.
Des créateurs précurseurs
Avant même que l’on se soucie de la santé de notre planète et que l’on puisse imaginer que l’industrie de la mode puisse être responsable de catastrophes environnementales, en 1990, Martin Margiela présente une collection réalisée à partir de sacs plastiques franprix. Par la suite, il lancera même une "ligne 0" entièrement recyclée.
Moi et le recyclage
Lorsque j’avais 6, 7 ans, je passais des après-midi entières dans le grenier de ma grand-mère à fouiller dans les vieux vêtements de mes tantes. Ensuite, je les découpais, les peignais ou les cousais pour en faire des vêtements qui me plaisait.
Plus tard, pendant mes études de mode, j’utilisais beaucoup de tissus et vêtements de seconde main. Ça me plaisait et je voyais surtout un coté financier. En 2012, l’écologie n’était pas au centre de nos préoccupations et utiliser des matières de seconde main pour des raisons écologiques n’était pas vraiment recevable. J’avais donc un argumentaire beaucoup plus poétique, ou chaque pièces recyclées racontait une histoire à faire perdurer à travers une nouvelle création.
Dans l’un de mes projets d’études pour traduire l’idée d’un exosquelette, de se protéger tout en se dévoilant, j’avais utilisé mon ancienne blouse de peinture (que j’utilisais pendant mes études en art appliqués et qui n’était autre qu’une vielle chemise de travail de mon père).
Pour ma collection de fins d’études, j’ai recréé une matière entièrement faîte d’un assemblage de chutes de tissus que j’avais précieusement récolté et conservé tout au long de mes études pour symboliser les différentes étapes de la vie qui construise notre personnalité.